Dans une humanité divisée par la peur de l’autre et de ses croyances, où les pires génocides depuis le début de notre histoire ont été commis au nom d’un Dieu que chacun appelle différemment, l’art est un point commun, un lieu de partage multiculturel.
A Marrakech, le général Lyautey avait établi en son temps ses quartiers dans le somptueux Palais de La Bahia, Yves Saint Laurent a sauvé des jardins de la construction immobilière, et des millions de touristes du monde entier viennent admirer la fine architecture des ogives et des portes.


Nous voyageons pour découvrir, admirer et garder des images, des souvenirs, des traces de ce qui nous émerveille. Le Louvre n’est-il pas avant tout un lieu de rendez-vous international pour des visiteurs du monde entier et qui, quelle que soit leur confession, admirent de concert les oeuvres présentées ?
𝐋𝐚 𝐬𝐞𝐧𝐬𝐢𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐛𝐞𝐚𝐮𝐭𝐞́ 𝐞𝐬𝐭 𝐪𝐮𝐞𝐥𝐪𝐮𝐞 𝐜𝐡𝐨𝐬𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐮𝐧𝐢𝐭 𝐚𝐮-𝐝𝐞𝐥𝐚̀ 𝐝𝐞𝐬 𝐟𝐫𝐨𝐧𝐭𝐢𝐞̀𝐫𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐠𝐮𝐞𝐫𝐫𝐞𝐬.
De tout temps les artistes ont voyagé et partagé leurs influences, s’inspirant au-delà des cultures et des conflits pour créer l’émotion chez tous les publics, une émotion reflet de notre conscience humaine.
Le théâtre physique m’a permis de travailler avec des artistes du monde entier qui ont trouvé ensemble les principes universels de la Présence. Ce sont les même pour tous. Mon enseignement a autant porté ses fruits avec mes élèves marocaines qu’avec mes conférenciers français.

Le corps est la porte vers notre intériorité, il ouvre à la tolérance et à l’écoute de la culture de l’autre : la pratique défait de facto nos préjugés directement issus de nos conditionnement mentaux.
Lève-tôt, j’entends tout à coup une voix, un chant, que je ne comprends pas mais qui me touche dans le silence : il réveille la ville. Dans le luxueux quartier d’Anfa à Casa où je réside pour mon séminaire, comme dans les souks animés aux couleurs populaires de Marrakech, il résonne.
Dans l’appel du Muezzine vibre la même foi intense que dans le notre Père du dimanche récité avec ferveur par le prêtre de chez nous, dans l’église de campagne où j’accompagnais parfois ma grand-mère.
𝐋𝐞 𝐫𝐞𝐬𝐬𝐞𝐧𝐭𝐢 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐟𝐨𝐢 𝐬𝐢𝐧𝐜𝐞̀𝐫𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐚 𝐯𝐨𝐢𝐱 𝐞𝐭 𝐥𝐞 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬 𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐞 𝐦𝐞̂𝐦𝐞, qu’elle passe par une religion ou une autre.
L’art est un langage spirituel universel. L’inspiration appelle à la beauté de la vie, à ce qui fait de nous des êtres humains d’amour et de paix.

